Cet article a toute une histoire. Mon confrère et concurrent mais néanmoins ami René Pichavant avait effectivement relaté l'anecdote dans une simple note de bas de page. Nourri, que dis-je, repu de Prévert, je voulais absolument en savoir plus pour développer le sujet. Et, dans mes investigations, je reçus notamment une lettre de Lucie et Raymond Aubrac qui avaient bien connu Annie Noël mais ignoraient que Prévert s'en soit inspiré pour son fameux poème. L'article parut dans Ouest-France et me valut quelques retours flatteurs. Et puis un jour, un membre de la famille je crois, émit quelques doutes sur la véracité du propos. Bref, on en était là et vingt années passèrent. Lorsque Roger Faligot reprit cette hypothèse en 2016 dans un livre intitulé "Brest l'Insoumise" aux éditions Dialogues. Voici ce qu'en dira François-Guillaume Lorrain dans les colonnes du Point : "où l'on revient à Barbara qui, nous révèle Faligot, était le nom de résistante d'Annie Hervé, femme d'un hiérarque du PC et bonne amie de Jacques Prévert." Nous révèle Faligot ! Je n'ai pas son livre sous les yeux mais je reste persuadé que cet éminent confrère ne s'appropria pas cette découverte. L'info était sur la place publique depuis deux décennies. Reste que Wikipédia ne cite que Faligot comme source sur la page consacrée à Annie Noël. Alors, j'espère que nous aurons rétabli ici une vérité. En mai 2022, Annie Hervé eut à son tour sa rue et le Télégramme de Brest la qualifia encore comme étant la Barbara de Prévert. Merci qui ?
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Article publié dans Dimanche Ouest-France, 14 décembre 1997.
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