Pêcheurs, ouvrières de conserverie, un pont fut établi entre Douarnenez et Saint-Jean-de-Luz à l'aube du XXe siècle. Ce qui se solda par quelques nuages. Evocation...
Article paru dans
Ouest-France, 1994, édition de Douarnenez.
En novembre 1926,
L'Humanité signalait un conflit entre pêcheurs bretons et basques à Saint-Jean.
La manœuvre des usiniers
De graves bagarres éclatent entre pêcheurs à St-Jean-de-Luz
Nos camarades Tillon et Beracochea blessés et arrêtés
L'Humanité signalait hier le conflit malheureux qui met aux prises, à Saint-Jean-de-Luz, les pêcheurs bretons et les pêcheurs basques.
Chaque année, des barques bretonnes descendent dans les ports basques
pour l'hiver. Cette année, les pêcheurs de Saint-Jean-de-Luz veulent
empêcher les pêcheurs bretons de travailler.
Comme nous le craignions, des incidents violents se sont produits. Voici la dépêche que nous avions reçue hier soir :
"Saint-Jean-de-Luz, 3 novembre.
De graves bagarres ont eu lieu aujourd'hui, à Saint-Jean-de-Luz, entre
pêcheurs brettons et basques. Notre camarade Tillon, secrétaire du
Syndicat de la Conserve de Douarnenez, délégué de La CGTU et le
camarade Beracochea, ont été blessés, le second assez gravement. Le
camarade Raveau,envoyé spécial de l'Humanité, a été blessé légèrement au cours de la bagarre, Tillon et Beracochea sont arrêtés."
A l'heure où nous mettons sous presse, les détails manquent.
Ce que nous pouvons dire, c'est que jusqu'ici les armateurs et les
usiniers ont réussi leur manœuvre : dresser les uns contre les autres
deux catégories de travailleurs.
Ce sont eux les vrais responsables des bagarres d'hier. Aux marins de
comprendre leur véritable intérêt, qui est non de lutter les uns contre
les autres, mais de s'unir contre leurs exploiteurs communs."
Un accord sera finalement trouvé en mars 1927.
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